« Désinhibé, leur corps devient sous l’effet de la transe un réceptacle destiné à accueillir l’esprit des morts. Ces femmes se font alors ‘surface d’inscription’ comme le dit Kardec: la tâche des médiums est celle d’une machine électrique qui transmet les dépêches télégraphiques d’un point éloigné de la terre. Ainsi, quand nous vous dicter une communication, nous agissons sur le médium comme l’employé du télégraphe sur son appareil. »
Philippe Baudouin, Surnaturelles, 2021










photographies et performance
Autour de l’héritage de la photospirit qui hante la ville de Winnipeg (Manitoba, Canada), je me suis intéressée aux archives photographiques du docteur Hamilton, qui, dans les années 1920, organisa de multiples séances de spiritisme lors desquelles les médiums Elisabeth Poole, Mary et Mercedes Marshall faisaient jaillir d’étranges ectoplasmes de leur corps.
J’ai sélectionné cinq photographies issues de ces archives que j’ai imprimé en tatouages temporaires sur le dos de cinq femmes. Réactiver ces images aujourd’hui, via une technique vouée à s’abîmer, à se craqueler, fait écho à ces matières fragiles générées par le corps de femmes, corps féminin comme espace traversé, médium, canal, surface sensible, comparée à l’époque à l’appareil photographique.
Durant la performance, ces femmes sont présentes parmi le public et proposent aux personnes intéressées une version miniature du tatouage qu’elles portent sur le dos, transmettant lors de ce geste l’histoire et le contexte de cette image.
photographs and performance
Around the heritage of the photospirit which haunts the city of Winnipeg (Manitoba, Canada), I became interested in the photographic archives of Doctor Hamilton. In the 1920s, he organized multiple spiritualist seances during which the mediums Elisabeth Poole , Mary and Mercedes Marshall were erupting strange ectoplasms from their bodies.
I selected five photographs from these archives which I printed as temporary tattoos on the backs of five women. Reactivating these images today, via a technique destined to be damaged, to crack, echoes these fragile materials generated by the women’s body, the female body as a space crossed, medium, channel, sensitive surface, compared by the scientists of this period to the photographic camera.
During the performance, these women are present among the audience and offer to those interested a miniature version of the tattoo they wear on their back, transmitting during this gesture the history and context of this image.
- résidence MAWA, Winnipeg
- projet soutenu par Institut Français/Rennes métropole
- production Gallery 1CO3 et School of Art Gallery, Winnipeg, Canada, 2023